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Du XI° siècle à nos jours

Quelques notes sur l'histoire

 de CASTELGAILLARD…

 

Castelgaillard, commune du Canton de l'Isle-en-Dodon, a fait partie de l'évêché de Lombez jusqu'à la Révolution, et de la châtellenie de Samatan jusqu'au XIVème siècle, ensuite de la châtellenie de l'Isle-en-Dodon.

 

"Le terroir de Castelgaillard est composé de façon assez bizarre. On peut distinguer quatre parties bien distinctes : tout d'abord la crête sur la rive droite de l'Aussoue sur laquelle se situe le village : sur la rive gauche, le quartier de Saint-Martin qui appartenait anciennement à Coueilles et formait une paroisse en 1087 ; au Nord-Est, la commune s'avance sur la rive droite du ruisseau du Compas (ou du Bartet) entre les communes d'Ambax et de Riolas. Il s'agit là vraisemblablement d'une partie de l'ancien domaine de Joncet, rattaché à Castelgaillard. Enfin, au Sud-Est, un terroir en forme de triangle entre Coueilles, Saint-Pé d'Arès et Labastide, entre le moulin de Loué et l'Ousteau de Melhengue.

C'est dans ce dernier terroir qu'a été retrouvé un cippe voué à Hercule, qui prouverait un habitat gallo-romain".(1)

 

Castelgaillard traverse de longs siècles sans que l'on retrouve de témoignages historiques concrets sur son histoire, jusqu'en 1087, où est attestée l'existence de la paroisse Saint-Martin.

C'est vraisemblablement aussi à cette époque que se constitue la première "motte castrale" qui se transformera en château fort, d'où le nom de Castelgaillard. On ne connaît pas le nom de la famille noble qui dominait le village à cette époque féodale (11e, 12e siècles).

 

Le COMTE DE COMMINGES

En 1136, Dodon de Samatan, devenu Comte de Comminges sous le nom de Bernard, acquiert la terre de Savès et le muretain par son mariage avec Diane de Muret : Castelgaillard fait partie du Comté de Comminges et de la châtellenie de Samatan.

 

Bernard V devient seigneur direct de Coueilles et de Castelgaillard : c'est sans doute le début de la destinée de "résidence comtale" du village.

Beaucoup de questions demeurent non élucidées sur la période du XIIe au XVe siècles. En particulier la date de construction du Château-fort. D'après les vestiges de murailles qui demeurent principalement sous la maison d'habitation construite sur son emplacement, on peut situer une partie de la construction au XIII, XIVe siècle. Cette thèse peut être confirmée puisque c'est à cette époque qu'il acquiert une importance stratégique dans la défense du Comté de Comminges, avant d'acquérir en outre son importance de résidence comtale effective sous Pierre Raimond II (3).

 

Les comtes de Comminges voyageaient beaucoup sur leurs terres, et Pierre Raimond II, "tout en laissant à Muret son rôle administratif, affectionna aussi les résidences de Castelgaillard et Samatan" (4). Deux actes officiels attestent la présence de Pierre-Raimond II à Castelgaillard.

C'est à Castelgaillard, le 22 juillet 1350, que Raimond des Pins aurait rendu hommage à Pierre-Raimond II reconnaissant que Pins et ses dépendances étaient dans le Comté du Comminges (5).

 

Après la chevauchée tragique du Prince Noir, Pierre-Raimond réside encore par intermittence à Castelgaillard et c'est là qu'il donna le 22 février 1368 la Charte des privilèges à Castillon (-).

 

A la mort de Pierre-Raimond, en 1375, la comtesse Jeanne hérite des droits de haute et basse justice sur Agassac et Catelgaillard, Mauvezin et Coueilles, tandis que les revenus de ces possessions seront attribués à Aliénor, une de ses filles.

En 1443, à la mort de Marguerite, sa deuxième fille, héritière du comté, le Comminges tombe dans le domaine royal. Au XIVème siècle, Castelgaillard était entré dans la châtellenie de l'Isle-en-Dodon et au XVème siècle, la famille d'Orbessan était déjà seigneur de Castelgaillard (7).

 

On a fort peu de détails en fait sur la voie de Castelgaillard pendant la guerre de Cent Ans et l'on peut imaginer que les habitants ont subi les épreuves communes de cette période : pillages, destructions, disettes, nombreuses épidémies de peste. Mais par quel miracle Castelgaillard a-t'il été épargné par le Prince Noir en 1355, lorsqu'il a complètement détruit le village voisin de Mauvezin, avant de piller Frontignan, Savignac del Rey, Garravet.

 

CASTELGAILLARD AU XVI°, XVII°, XVIII° SIECLES

Au XVI° siècle, Castelgaillard se manifeste par son esprit frondeur…

Les Etats de comminges ayant décidé d'une mise à jour de l'assiette de l'imposition, cinq châtellenies sont visitées et arpentées par une commission d'enquête. La question était de déterminer l'étendue des biens roturiers dans chacune des communautés d'habitants, puisque c'est sur eux que reposait l'impôt… Les nobles essayait d'étendre leur privilège fiscal, les paysans, au contraire, cherchaient à le restreindre… Trois communautés sur les trois cents que composait le Comminges se manifestent par des conflits violents. (8) Une de ces trois communautés était Castelgaillard.

 

En 1623, un certain Gabriel d'Orbessan était seigneur de Castelgaillard. Depuis des siècles, une autre famille noble possédait de nombreuses terres sur Castelgaillard : les Lamezan, de Joncet.

 

Si le premier registre de baptêmes accessible commence en 1700, il devrait être possible de retrouver des archives plus anciennes. A partir de 1700, il est possible d'imaginer la vie à Castelgaillard, ce qui fera l'objet d'une étude plus approfondie.

 

La période de la Révolution se passe apparemment dans heurts violents : les familles nobles n'émigrent pas. Mais, Castelgaillard participe à différents évènements : à l'assemblée provinciale qui siège en juillet 1787 à l'Isle-en-Dodon, par exemple, où elle envoie au moins un délégué. Cette période peut aussi faire l'objet d'une étude plus approfondie, en examinant les archives de l'Isle en Dodon. Nous connaissons la population de Castelgaillard en 1741 ( 226 h) et en 1793 (230 h).

 

CASTELGAILLARD A L'EPOQUE MODERNE

Le XIX° siècle nous sera connu par les archives municipales, directement accessibles, et par une monographie de 1885, rédigée par un instituteur "étranger" en poste à Castelgaillard. C'est au XIX° siècle que le village a eu la population la plus importante : 305 habitants en 1831, population qui se stabilise) 255 en 1881 (252 en 1876).

 

Beaucoup de questions restent posées : la date de construction du château, la date de sa destruction aussi. Il était déjà "vieux et ruiné" lorsqu'il fut acheté en 1743 par un bourgeois de l'Isle en Dodon : Dominique PAGAN.

 

L'histoire de l'église qui demeure assez vague (XVI°-XIX° siècles suivant une estimation de Savès patrimoine.

 

Marie-Paule MEYER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources

 Texte rédigé par Marie-Paule MEYER à partir des documents ci-après.

"Le Comté de Comminges de ses origines à son annexion à la couronne"

Charles HIGOUNET éditions l'ADRET

"L'ISLE EN DODON     , Châtellenie du Comminges

Abbé B. MAGRE Privat Editeur TOULOUSE

René SOURIAC : une grande page d'histoire sociale en Comminges au XVI° siècle

"La querelle fiscale en Comminges au milieu du XVI° siècle"

Revue de Comminges Tome LXXXVIII Ier et 2ème trimestre 1975